no
we were not worthy of this land
i swear on my life and on yours
were we to beg forgiveness
on our knees seventy seven times seventeen times
from our lady of perpetual mercy
history would not absolve us
nor she
we bleat like goats
tethered to this land
where men can be bought for a song
women for a trifle
and children long abandoned
surrender their souls
the years of our lives have passed
listening to the ticking of time
dividing days into hours
clinging to dreams
diviners cannot decipher
we drink, make love and eat
surrounded by excrement
its stench sticky green phlegm in our throat
we speak but our words carry no weight
honor is obliterated and truth absent
the future aborted and the past streams continuous
like sewage flowing in the gutter
what blunders
what waste
what senseless losses
i could say more but why
you know the ending
a poem is only words
let the fire consume us
erase the slate after we’ve gone
but do not absolve us
do not forgive us our sins
for we knew exactly what we were doing
we should not be remembered any more than a dead dog
we are like rotten teeth
falling
falling
falling
Michèle Voltaire Marcelin
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non
nous n’étions pas dignes de cette terre
je jure sur ma vie, sur la tienne
devions-nous à genoux
soixante-dix-sept fois dix-sept fois
lui mendier son pardon
à notre dame du perpétuel secours
nous ne recevrions pas l’absolution
nous bêlons
comme des cabris attachés à cette terre
où on achète un homme pour une chanson
une femme pour une vétille
où les enfants rendent l’âme
dans l’abandon
nous passons notre vie
à écouter le tic-tac du temps
à diviser les jours en heures
accrochés à des rêves
dont même les devins ignorent l’interprétation
nous buvons, faisons l’amour, mangeons
au milieu des excréments
dont la puanteur nous colle à la gorge comme du phlegme
nous parlons mais nos paroles n’ont pas de poids
on entend à peine notre voix
l’honneur est oblitéré, la vérité absente
le futur avorté, et le passé défile continuellement
comme les eaux usées d’un égout
quelles erreurs
quel gâchis
que de pertes insensées
quelle déveine absolue
et que de temps perdu
je pourrais en dire plus
mais pourquoi
la fin ne vous est pas inconnue
un poème après tout n’est que paroles
et vaines
que le feu nous consume
effacez donc l’ardoise
après notre départ
mais ne nous pardonnez point nos offenses
car nous savions bien
ce que nous faisions
oubliez nous comme on oublie
la carcasse d’un chien
nous sommes comme des dents pourries
qui tombent
tombent
et tombent
Michèle Voltaire Marcelin
lovely as usual, touching. Yes, we are not worthy!