Celui qui m’a changé en exilé
m’a changé en bombe…
Mahmoud Darwich
La poésie qui clame un désir de liberté, exprime la colère devant l’inégalité et la rage face à la guerre, la poésie elle aussi est une arme, un fusil pointé contre les intolérances et les injustices.
Chaque fois que j’ai combattu pour toi
Je t’ai aimée encore plus
Y a-t-il une terre autre que cette terre
Faite de musc et d’ambre ?
Y a-t-il un autre horizon au monde
Parfumé comme cet horizon ?
O Palestine, regarde ton peuple
Offrant la plus magnifique des images
Au feu de la révolution et de l’éparpillement
Il fait justice au monde
Nulle patrie ne se libère si
Le peuple ne se libère pas
Abdelkarim al-Karmi
J’emporterai les chemins dans ma valise
J’emporterai les palmiers
Je cueillerai le matin et les plaines
J’enfermerai les larmes dans les cahiers du soir
Je fermerai les saisons.
May as-Sayigh
Mahmoud Darwich aurait aimé n’écrire que des poèmes d’amour. Mais le chant de l’écrivain palestinien est d’abord un cri : celui d’un peuple voué à l’errance, à la guerre, aux trahisons et à l’éternel désir de “rentrer à la maison”:
Et nous, nous aimons la vie autant que possible
Nous dansons entre deux martyrs.
Entre eux, nous érigeons pour les violettes un minaret ou des palmiers
Nous aimons la vie autant que possible
Nous volons un fil au ver à soie pour tisser notre ciel, clôturer cet exode
Nous ouvrons la porte du jardin pour que le jasmin inonde les routes comme une belle journée
Nous aimons la vie autant que possible
Là où nous résidons, nous semons des plantes luxuriantes et nous récoltons des tués
Nous soufflons dans la flûte la couleur du lointain, lointain, et nous dessinons un hennissement sur la poussière du passage
Nous écrivons nos noms pierre par pierre.
Ô éclair, éclaire pour la nuit, éclaire un peu
Nous aimons la vie autant que possible
Mahmoud Darwich
Leave a Comment