Violeta Parra, vous connaissez? Son nom ne vous dit peut-être rien? Mais si vous entendez la chanson “Gracias a la vida” qu’elle a écrit, qui a été plusieurs fois reprise par d’autres interprètes, vous vous souviendrez que vous avez déjà entendu prononcer ce nom.
Violeta Parra est la plus chilienne des poètes chiliens. Et en même temps elle est universelle. Compositrice, chanteuse, poète mais aussi peintre, brodeuse, et céramiste, elle a été, avec Atahualpa Yupanqui, la rénovatrice de la chanson populaire d’Amérique Latine. Elle fut célèbre pour ses innombrables chansons qui révèlent son monde intérieur: un mélange de goût de vivre et de tristesse, une nostalgie sur fond de solidarité. La plus connue étant sans doute sa chanson d’amour et d’adieu “Gracias a la Vida” dont voici les derniers vers:
«Merci à la vie qui m’a tant donné
Elle m’a donné le rire, elle m’a donné les larmes
Pour distinguer le bonheur du désespoir
Ces deux éléments qui forment mon chant,
Et votre chant qui est le même chant,
Et le chant de tous, qui est encore mon chant.”
C’est pourtant la même femme qui écrit ces paroles de malédiction:
“Par la faute de celui qui m’a trahie, je maudis le mot Amour et sa traîne de saloperies…”
“Maldigo el vocable amor
con toda su porquería,
cuánto será mi dolor…
…………………………
Maldigo lo perfumoso
porque mi anhelo está muerto,
maldigo todo lo cierto
y lo falso con lo dudoso,
Yo los maldigo llorando;
lo libre y lo prisionero,
lo dulce y lo pendenciero
le pongo mi maldición
en griego y en español
por culpa de un traicionero,
cuánto será mi dolor.”
Violeta se donne la mort à 50 ans. Qu’il est difficile de vivre avec tant de tristesse à l’âme.
Violeta Parra (1917-1967)
“Yo me llamo Violeta Parra, pero no estoy muy segura. Tengo cincuenta años a disposición del viento fuerte. En mi vida me ha tocado muy seco todo y muy salado, pero así es la vida exactamente, una pelotera que no la entiende nadie. El invierno se ha metido en el fondo de mi alma y dudo que en alguna parte haya primavera; ya no hago nada de nada, ni barrer siquiera. No quiero ver nada de nada, entonces pongo la cama delante de mi puerta y me voy.”
“Voilà cinquante ans que je fais face au vent qui souffle. C’est l’hiver au fond de mon âme et je doute qu’il reste en moi trace de printemps… Je ne fais rien de rien, ne veux rien voir, ni personne. Alors je mets mon lit devant ma porte et je m’en vais.”
“Violeta, c’est d’abord une voix. Une voix de pierre, de brouillard et de pluie. Une voix de terre et d’argile. Une voix rauque, parfois d’une douceur à mourir de tristesse, parfois dangereuse. Une voix qui accuse, une voix qui maudit, une voix qui berce et qui prie. ”
Michele Millner
Sources:Michele Milner, Isabel Parra,José María Arguedas
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