Danser ce blues avec vous, madame….
La terre arrêterait ses horreurs de gloire
le sang les prisons les naufrages
le pain qui jamais pour tous ne fut quotidien
les combats sans lendemain
et les chagrins qu’on oublie dans la cendre
Danser ce blues avec vous, madame,
s’épuise un aveu en la fumée d’un soir de grâce
Danser ce blues avec vous madame,
et devant que meurent les grands soirs rouges
en le regard voilé des cadavres
et leurs questions immobiles
Vous seriez dans mes bras madame,
l’illusoire et l’instant
sortis de toutes les langues du monde
par quoi l’homme étreint des bonheurs de faïence
qui jamais ne furent;
et s’il faut qu’amertume et douceur se confondent
au moins guérirait une blessure
ce soir-là
si vous dansiez ce blues avec moi,
madame,
le temps d’un rêve à faire
Raymond Chassagne
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