Sur la terre naïve
la mort est diluvienne
Gonaïves
Gonaïves vil bordel
fermé à double tour
dans la tourmente…”
nous ne sommes pas de ce monde
ne sommes pas de ce pays
sommes pas de ce village
pas de cette rue
nous sommes des morts
lourds mots-valises
que préfèrent des voyageurs
aux mots de passe
sans dimanche des cravates
sans trait de famille
ni trait d’union
nous venons d’un trou d’air
le coeur mal loti par le vent
nous nous aimons derrière nos larmes
sans faire l’amour
faute d’espace
par coeur
nous apprenons enfin le coeur
entre les lignes que fait la pluie
nous nous attelons sous le manteau
à ériger des châteaux d’eau
sur nos paupières
il fait froid dans le poème
le poète
-oeil temoin du cyclone-
tremble à d’idée d’élire Jeanne pour sa veuve
sur la terre naïve
la mort est diluvienne
Gonaïves
Gonaïves vil bordel
fermé à double tour
dans la tourmente
sur la terre naïve
elle est là l’orpheline
avec la fleur de l’âge sur le nombril
et aussi des fossettes pour rester belle en plein sanglot
la faune dans les fossettes pour creuser
telle gifle permise
ci-gît
la première fosse commune
ici la mort est diluvienne
nous ne sommes pas de cette rue
ne sommes pas de ce village
sommes pas de ce pays
pas de ce monde
james noel
non-lieu
“Le sang visible du vitrier”
Gonaïves, ville à l’ouest d’Haïti, est le chef-lieu du département de l’Artibonite.
En septembre 2004, le cyclone Jeanne y provoque de vastes inondations qui entraînent la mort d’environ 2 000 personnes. Le cyclone endommage tous les bâtiments de la ville et rend 250 milliers de personnes sans abri.
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