Qui n’a pas au moins une fois dans sa vie entendu parler d’elle ?
Sa voix et ses brisures, sa voix reconnaissable entre mille, et son destin exceptionnel, digne des héroïnes qu’elle incarna à la scène, fit d’elle un personnage public.
Sa mort tragique, il y a trente ans déjà, a forgé un mythe, celui d’une femme totalement dévouée à son art, pour qui l’amour était impossible.
Petite fille mal aimée, diva adulée, elle meurt d’amour comme les héroïnes qu’elle a sublimées sur scène lorsqu’elle sera abandonnée par le seul homme qui a su faire battre son cœur. Retirée de la scène au milieu des années 70, à cause de sa voix défaillante, elle s’enferme petit à petit dans la solitude de son appartement parisien. Elle y meurt à 53 ans, le 16 septembre 1977.
Sa fin, comme ses débuts, est mystérieuse.
La cause de sa mort reste aujourd’hui une enigme : si la raison officielle est « crise cardiaque », il est vraisemblable qu’elle se soit suicidée par une absorption massive de tranquillisants. La hâte avec laquelle elle fut incinérée, le vol de l’urne funéraire (retrouvée quelques jours plus tard) puis la dispersion de ses cendres en mer Égée rendront impossible toute autopsie.
Aujourd’hui, Callas est tellement admirée, si constamment fêtée qu’on oublierait presque cet étrange paradoxe qui fait de la cantatrice une star unique en son genre: on parle d’elle, on écrit sur elle, sans l’avoir jamais vraiment… vue. Pour «voir» Callas, il ne reste que des photos. Et nos fantasmes. Peut-être plus forts encore et plus tenaces que tous les souvenirs.
”J’ai eu le privilège de connaître une destinée extraordinaire. Je suis une créature du destin. Il s’est emparé de moi, il a tracé ma voie. Je ne m’appartiens pas mais suis le témoin extérieur de ma propre vie.”
Maria était psychologiquement fragile et, bien que sa carrière influençait favorablement son existence, cette dernière connut un destin tragique, scellé par une jeunesse instable. Si la chanteuse paraissait avoir une redoutable arrogance, un tempérament volcanique, un amour excessif de la perfection et ce perpétuel besoin de posséder les hommes les plus inaccessibles tout en les égalant, ces traits de caractère sont généralement interprétés comme étant les conséquences directes de son enfance malheureuse.
michèle voltaire marcelin
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