Ce n’est que superficiellement que je suis superficielle déclare la Madame de… de Max Ophüls.
Madame de… est frivole, coquette, légère et futile. Elle ment comme elle respire. Son bonjour n’est pas la vérité comme on dit chez nous. Son mari depuis longtemps a appris à lui pardonner ses petites tromperies. Et puis, et puis… elle rencontre Donati. Cela commence par un jeu, un flirt, un petit plaisir qu’elle croit sans conséquence, jusqu’au jour où elle s’éprend de lui, et de sa petite voix fêlée lui fait cette inoubliable déclaration d’amour:
Je ne vous aime pas, Je ne vous aime pas, Je ne vous aime pas…
Mais elle l’aime. Elle tombe amoureuse et tout change. Le miracle de l’amour, c’est son pouvoir de transformation. Elle l’aime et elle change, mais il est trop tard. Les mensonges éloignent Donati. Frappée par sa passion qui, progressivement, la consume et menace sa vie indulgente et réglée, elle dit:
La femmeque j’étais a fait le malheur de celle que je suis devenue.
Ils dansent pour la dernière fois, cette ‘valse à mille temps’, cette valse interminable qui les avait d’abord rapprochés et qui n’est maintenant qu’une formalité sociale, car il lui repond: Je me sens déjà si loin de vous…
Il est parti, Donati. Elle tombe malade de chagrin; veut mourir. Et son mari en la voyant dépérir a cette réplique sublime:
Le malheur s’invente!
michèle voltaire marcelin
*Adapté du roman de Louise de Vilmorin , Madame de….est un film de Max Ophüls interprété par Danielle Darrieux, Charles Boyer et Vittorio De Sica (1953).
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