Il est deux heures du matin. Pays-silence. Maison-silence. Un silence lourd de tous les maux du jour. On meurt vite ici. Une espèce de routine s’est installée dans les rues: celle de tuer. Et, à tant voir mourir des gens, nul ne semble plus s’étonner; c’est devenu presque rien. On a chacun son cercueil sous le bras. On sort ainsi tous les matins. Quand on parvient à rentrer, on bénit le ciel de se retrouver chez soi. On se dit que c’était pas son tour aujourd’hui, mais celui d’un autre qu’on connaît ou qu’on ne connaît pas. Et les funérailles se succèdent…
Maintenant, silence. À chaque pas, silence. À chaque cadavre, silence. Coup de feu. Blackout. Silence…
Magasins et marchés publics fonctionnent quand ils peuvent, le temps qu’on s’approvisionne en prévision d’autres jours sombres, encore plus sombres… La vie, personne n’y croit vraiment. Il n’y a plus de vraie mise sur la vie…
Syto Cavé – 2001
Leave a Comment